Thèmes : physiologie, régulation glycémie
Le diabète est une maladie chronique qui touche des centaines de millions de personnes à travers le monde. Bien connue dans ses formes de type 1 et de type 2, cette pathologie connaît aujourd’hui un tournant avec la description, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, d’un nouveau sous-type de diabète. Cette découverte est le fruit d’une vaste étude menée principalement en Afrique subsaharienne.
Le diabète de type 1 (qui représente entre 5 et 10% des cas de diabètes) est une maladie auto-immune détruisant les cellules bêta des îlot de Langerhans du pancréas qui produisent de l'insuline. Elle débute souvent chez l’enfant ou l’adolescent, et crée une dépendance vitale à l’insuline injectée.
Injection d'insuline (source : https://diabete-infos.fr/importance-du-geste-injection-insuline/)
Depuis plusieurs années, des médecins africains avaient observé un phénomène étrange chez certains jeunes patients diagnostiqués « diabète de type 1 ». Ils parvenaient à survivre pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sans accès à l'insuline. Les chercheurs ont analysé les dossiers de plus de 900 jeunes patients, principalement originaires du Cameroun, d’Ouganda et d’Afrique du Sud, initialement diagnostiqués comme diabétiques de type 1. Ils les ont comparés à plus de 3,000 profils d’enfants américains. Bilan : 65% des jeunes africains ne présentaient ni les autoanticorps typiques du diabète de type 1, ni la prédisposition génétique associée. Cependant, ils souffraient bien d’une déficience en insuline sévère, mais sans réaction auto-immune, et leur maladie n’entrait pas non plus dans les critères du diabète de type 2 ou du diabète de la malnutrition. Pour ces patients, les chercheurs avancent l’hypothèse d’une sécrétion résiduelle d’insuline suffisante pour assurer une survie transitoire, mais insuffisante pour couvrir les besoins à long terme.
Ce sous-type de diabète avec des caractères cliniques de type 1 atténués et sans ses caractéristiques génétiques et immunologiques semble concerner prioritairement la population d’Afrique subsaharienne ou les enfants issus de l’immigration africaine aux États-Unis. Cela laisse envisager une composante génétique.
La découverte de ce diabète « non auto-immun, déficient en insuline » met en lumière la diversité insoupçonnée de cette maladie et elle montre la nécessité d’adapter le diagnostic et les traitements : les outils standards (anticorps, génétique) ne suffisent plus à classer tous les cas. D'un point de vue plus fondamental, il faudrait étudier leur îlot de Langerhans et analyser les causes de la dégénérescence de la production d'insuline qui ne semble pas liée à une anctivité auto-immune.
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