Les spermatozoïdes tournent comme des toupies quand ils se déplacent et le battement de leur flagelle est asymétrique

Thèmes : reproduction, biologie cellulaire, cytosquelette

Lorsqu'en 1677, le savant néerlandais Antoni van Leeuwenhoek découvre de très nombreux "animalcules" dans le sperme, il note leur étonnante mobilité. Depuis, avec de nombreuses observations, on croyait tout savoir sur le déplacement des spermatozoïdes. 

Et pourtant des chercheurs anglais ont découvert que la nage de ces gamètes est plus complexe que ce que l'ont supposait et ils ont publié leurs travaux dans Science Advances fin Juillet.

Les auteurs ont reconstitué en trois dimensions la nage de 30 spermatozoïdes humains provenant de généreux donneurs différents. Trois outils d'analyse ont été combinés : un microscope qui permet de suivre en 3D leur mouvement ; une caméra capable d’enregistrer 55 000 images par seconde et une modélisation mathématique. Celle-ci a permis de soustraire les différentes composantes du mouvement (rotation ou progression vers l’avant) pour distinguer chacune d’elles.

Avec un microscope classique, on a l'impression que la queue des spermatozoïdes ondule latéralement et symétriquement et que c'est ce qui les propulse. Ce n'est en fait qu'une composante des mouvements. La reconstitution 3D a permis de constater que les spermatozoïdes se propulsent en tournant sur eux-mêmes comme des toupies. Ce mouvement concerne également la tête qui tourne sur elle-même. Les spermatozoïdes se "vissent" en quelque sorte dans l'espace avec en plus une asymétrie du battement du flagelle vers l'un des côtés qui maintient ce mouvement de rotation.

Source : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/spermatozoides-video-on-sait-enfin-nage-spermatozoide-45015/

Cela doit amener à une révision de la biomécanique du fonctionnement du flagelle des spermatozoïdes, plus complexe qu'envisagée jusque là.

La découverte de ce mécanisme permettra aussi d'être plus précis dans les diagnostics d'infertilité masculine liés à des défauts de déplacement des spermatozoïdes. 

Notons que les observations ont été faites sur des spermatozoïdes du sperme (obtenu par masturbation d'hommes sains après 48 heures d'abstinence si vous voulez tout savoir) et donc les mouvements décrits ne sont peut-être pas valables pour des spermatozoïdes après capacitation dans les voies génitales féminines où leur nage est rendue plus vigoureuse et a sans doute une mécanique différente. Les spermatozoïdes ont aussi été observés dilués dans une solution saline peu visqueuse et non pas dans le sperme directement ce qui peut aussi changer certains paramètres de nage par rapport à leur "milieu habituel".